L'Ordre Noir de Nathema
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 Dark Pendrova

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Allys Redmison
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MessageSujet: Dark Pendrova   Dark Pendrova EmptyLun 9 Mar - 21:04


Dark Pendrova







Informations générales


Nom : Dira (Inconnu)
Prénom : Kirairen (Inconnu)
Surnom : Pendrova (uniquement connue sous ce nom-là)
Age : 27 ans
Armes : Deux sabres lasers



Informations bonus


Statut : Dark
Maître : Seigneur Blail Kun (décédé)
Situation amoureuse : Relation libre avec Dark Hatus
Habitat : Dromund Kaas
Apprenti(s) : Aucun




PROLOGUE  
Enol'gadira



« C'est mauvais pour les affaires ça. »
- Ouais, on peut dire ça... »

« Si seulement c'était le seul problème tiens ! » Enol’gadira leva les yeux au ciel. De toute façon, ce n'était pas comme si elle y tenait à ce travail. Danser dans les cantinas pour des ivrognes, ce n'était pas vraiment sa véritable vocation, désolée de briser les fantasmes malsains de certains. Non, les Twi'leks ne se dandinent sur des tables pas parce qu'elles adorent ça.

« Ça va, ma belle, c'est pas grave, t'es débrouillarde, ça va aller hein ? »

« Non! Non, non, non, ça ne va pas aller du tout! » Elle ne comprenait vraiment rien, elle ! La twi’lek sentait sa patience fondre comme neige au soleil. Si son amie parlait encore une fois pour dire des conneries pareilles, Enol’gadira allait finir par la frapper. Comme si elle avait besoin de ça en ce moment !

« Puis tu sais, y a des solutions au pire, hein? Si tu tiens vraiment pas à avoir ce go... »

Avant même que la jeune danseuse ne finisse sa phrase, la Twi’lek s’était jeté sur elle, complètement enragée. Son amie essayait de parer les coups comme elle le pouvait, mais Enolga’dira était comme folle, elle griffait, frappait autant qu’elle le pouvait. Elle hurla de rage :

« Non ! Jamais, tu m'entends ! Personne ne touchera à elle ! JAMAIS ! »

Puis elle s’arrêta, brusquement, réalisant son geste. Complètement abasourdie, elle recula de quelques pas, ne sachant pas quoi dire. Pourquoi avait-elle fait ça ? Elle n’était clairement pas dans son état normal. Honteuse, Enolga’dira essaya de prendre la parole pour s’excuser, mais fut coupé dans son élan :

« MAIS T'ES PAS BIEN DANS TA TÊTE ? Barre-toi de chez moi ! Maintenant ! »

« Bien joué, Eni, vraiment, là, j'applaudis des deux mains. Comme si la situation n'était pas assez compliquée, il fallait que tu te mettes ta seule alliée sur le dos. » Et vu le temps que ça allait prendre à son amie pour effacer le sang incrusté dans son plancher, la Twi’lek préféra ne pas aggraver son cas et partir de l’appartement, complètement dévastée.

Sauf qu'une fois dehors, ça la frappe. Brusquement. Le poids de ce qu’elle a fait. Elle s’effondra sur le sol, désespérée. Elle devenait dingue, c'était clair. Mais comment avait-elle pu en arriver là ? Elle ne savait même pas ce qui lui avait pris, elle avait juste...craquée. C'était cette histoire : « Impossible de garder sa santé mentale dans une situation pareille ! » se dit-elle, complètement écœurée.

« Doucement, calme-toi et réfléchis, Eni, tout problème à sa solution, on te la suffisamment dit. Rien ne sert de devenir hystérique. » La twi’lek essayait de mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Pour résumer, elle n'avait plus de meilleure amie parce qu’elle l’avait frappé pour rien, plus d'endroit où dormir pour la même raison vu qu’elle vivait ensemble, plus de travail parce que danser en petite tenue enceinte jusqu'au yeux attire peu de monde et… En parlant du père de l'enfant, c'était un sith, bien placé dans l'Empire en plus, et elle n’avait aucune idée de ce qui pourrait lui arriver s'il l'apprenait. Mais, pour avoir pas mal fréquenté ces personnes-là dans le cadre de son travail, quelques idées lui passaient dans la tête, la plupart se finissant par son meurtre. Bon, ça ne se présentait pas très bien pour elle. « Non vraiment, tomber enceinte était une très mauvaise idée. » se dit-elle, désespérée. En fait, la solution la plus simple, ça serait quand même de tuer...

Non. Enolga’dira secoua la tête. Elle n'arrivait juste pas à s'y résoudre. Il existait forcément une autre solution. La twi’lek avait beau y réfléchir, elle n’en voyait qu’une seule : fuir, le plus loin possible, en espérant que personne ne cherchera à la retrouver. Ça paraissait faisable, qui s'occuperait de savoir ce qu’elle était devenue ? Elle n’avait plus d’attache ici.


Oui, c'était vraiment la meilleure chose à faire. Pour elle et pour la petite qui grandissait dans son ventre. « Je ferai tout pour toi, Kirai'rendira… »


Dernière édition par Allys Redmison le Lun 23 Mar - 2:39, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Dark Pendrova   Dark Pendrova EmptyLun 9 Mar - 21:05


CHAPITRE I
Kirai'rendira



« Mais elle est pas possible celle-là ! Kirai'rendira ! Je te jure que si tu ne viens pas de suite, ça va mal se finir !
- Désolée maman ! J'arrive tout de suite ! »

La petite Twi’lek arriva en courant dans la cantina, tout sourire, pour rejoindre sa mère dans l’arrière salle. Enolga’dira soupira. Si Kira s'imaginait que ça allait l'attendrir, elle se trompait. Cette fois, elle ne se ferait pas avoir.

« Combien de fois je t'ai dit de ne pas partir de la cantina sans me prévenir ? Je commence à être fatiguée de me répéter.
- Encore désolée maman, je n'aurais pas du, je ne recommencerais plus, promis. »

« Non, non, non, commences pas à faire ta tête triste, ça ne marchera pas. » Mais comment lui en vouloir quand elle faisait ça ? Enol’gadira désespérait. Il fallait vraiment qu’elle s'endurcisse avec sa fille, elle la gâtait trop. Mais la Twi’lek n’arrivait pas à se résoudre à être plus dure, la vie sur Tatooine n’était déjà pas très facile, elle ne voulait pas accabler davantage la petite.

« Bon, je laisse passer pour cette fois, mais c'est la dernière, ok? Allez, va servir la table du fond, on n'en parle plus. »

Et là revoilà aussitôt repartie, le plateau que venait de lui donner sa mère à la main. « Au moins, quand il s’agit du travail, elle ne discute pas, je devrais m'estimer heureuse, c’est une brave petite » pensa la twi’lek un sourire aux lèvres. Elle en avait vu, des enfants colériques et désobéissants, surtout quand elle habitait sur Korriban. Eux, c'était des vrais monstres ! Sa fille avait l'habitude de travailler, elle savait que c'était ça qui les faisait vivre. Non, vraiment, elle n’avait pas à se plaindre, Kira était vraiment très débrouillarde et gentille. En même temps, Enol’gadira savait bien que ce n'est pas vraiment qu'elle parte de la cantina sans prévenir qui l'énervait, c'est surtout qui elle pourrait rencontrer...

« Je suis parano, ouais ! » Ça faisait huit ans qu’elle avait quitté Korriban. Si quelqu’un était à sa recherche, il l'aurait déjà trouvé depuis le temps. Eni soupira, puis se fabriqua un sourire factice pour aller servir les clients au bar. Mécaniquement, elle servit ses clients sans prendre la peine de les détailler. De toute façon, la clientèle d’une cantina sur Tatooine était généralement peu varié, cela faisait longtemps qu’elle n’y prêtait plus attention. Ça lui permettait de réfléchir à des choses plus importantes pendant son travail.

« Il serait peut-être temps que je donne plus de liberté à la petite... » songea la twi’lek. Après tout, qu’elles étaient les chances que…

« Vous avez une enfant très intéressante. »

Enol’gadira jeta un regard vide vers la personne qui venait de lui adresser la parole. Elle détestait quand on essayait de me parler comme ça. « Vous voyez pas que je suis occupée ? Je suis payée pour bosser, pas pour discuter au bar avec les clients. » avait-elle envie de lancer à la tête de l’inconnu. Mais à peine eu-t-elle posé les yeux sur lui que son cœur rata un battement. « Non, ça ne peut pas être… »

« P...Pourquoi ? »

Un sith. La Twi’lek reconnaissait bien leur petit air arrogant, comme si tous les autres étaient juste dignes de servir de décor. Il était jeune, même pas la vingtaine. « Peut-être qu'il vient d'être nommé apprenti. J'ai encore une chance de m'en sortir, il ne doit pas être très expérimenté » tenta de se rassurer Enolga’dira.

« Elle a des capacités très impressionnante pour son âge. Rattraper un plateau avant qu'il ne touche le sol et sans le moindre dommage, c'est très surprenant.
- Elle a l'habitude, elle travaille ici depuis qu'elle sait marcher. »

Enol’gadira avait l’impression de pouvoir tomber raide morte à tout moment tellement son cœur menaçait de la lâcher. C’était injuste. Toutes ces années à avoir peur, à se cacher, à travailler pour des salaires de misères sur une planète désertique afin qu’on ne la retrouve jamais, tous ces efforts pour se faire découvrir par un Sith qui, au bon endroit au bon moment, a vu sa fille avoir de trop bons réflexes? Elle n’arrivait pas à croire à cette malchance.

Malgré tout, elle se força à se calmer et à limiter les tremblements de sa voix. C’était pour sa fille, il fallait qu’elle soit forte pour elle. Peut-être que le sith se ferait avoir…

« Je n'aime pas qu'on me raconte n'importe quoi. Les menteurs, je les tue. Mais je pourrais me montrer clément si vous me laissiez voir votre fille. Nous avons un accord ? »

…Ou alors, il verrait clair dans son jeu.

« Je... Non....Enfin si, bien sûr... Laissez-moi juste... KIRA! COURS! »

S'il y a bien une chose que Kirai’rendira avait bien appris, c'était d'obéir immédiatement. Dans la seconde suivant l’ordre de sa mère, la petite twi’lek avait déjà lâché son plateau et courrait le plus vite possible loin de la cantina. Enol’gadira soupira de soulagement. Le Sith allait peut-être la tuer pour avoir osé lui désobéir, mais au moins, sa petite avait une chance. C'était le principal. Elle était prête à mourir pour sa fille...

Sauf que le Sith ne lui accorda même pas un regard. Au contraire, il lui tourna même le dos et se dirigea tranquillement vers la sortie. Là, la mère paniqua complètement. Et dans un élan de désespoir, elle s’élança vers la sortie à la suite de l’homme. Quand elle arriva dehors, elle hurla d’horreur en voyant sa fille se faire attraper par la Force et ramener vers lui. Tentant le tout pour le tout, Enol’gadira se jeta sur lui. Il fallait qu’elle sauve sa fille.

Et puis… Le noir…

____


« MAMAAAAAAAAAAAAN! »

Jamais Kirai’rendira n'aurait cru pouvoir crier aussi fort de ma vie. Mais voir ça... C'était trop. D’un simple geste, l’homme avait maîtrisé sa mère, qui gisait à présent sans vie sur le sable. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi s’était-elle interposée? Elle savait qu'elle n'avait aucune chance. L’enfant se précipita sur le corps de sa mère en pleurant. « Pourquoi maman, pourquoi... »

« Tiens, petite, c'est toi que je voulais justement.
- Pourquoi vous l'avez tué ? Elle ne vous aurait rien fait !
- Cette chose insignifiante ? Elle était sur mon chemin. Je n'aime pas qu'on se mette entre moi et ce que je veux.
- ELLE NE VOUS AURAIT RIEN FAIT ! »

« Lâche-moi ! » avait-elle envie de hurler. Elle n’en revenait pas. Comment des gens comme ça pouvaient exister ? Comment tant de cruauté pouvaient-être faites de façon aussi gratuite ? Pourquoi est-ce que c'était possible de pouvoir tuer quelqu'un juste "parce qu'il était sur le chemin" ?

Kirai’rendira pleura de plus belle. Toute sa vie, sa mère s'était sacrifiée pour elle et elle était morte maintenant, à cause de l’égoïsme d’un homme sorti de nulle part. Elle ne méritait pas ça. « Si c'est comme ça que le monde est fait, je ne veux pas y vivre. » pensa la petite twi’lek, écoeurée.

« Arrête de pleurer, tu veux ? Je n'aime pas les chouineuses et là où je t'emmène, personne ne va te prendre en pitié. »

« Tu veux que j'arrête de pleurer ? C'est comme ça que ça marche pour vous ? On t'ordonne et tu exécutes ? » Il ne la connaissait pas. Elle avait vécu toute sa vie sur Tatooine à se faire traiter comme une esclave, ce n’était pas lui qui allait lui faire peur. Si elle voulait pleurer la mort de sa mère, elle la pleurerai.

« Tu me hais, je sais. Et ça ne me dérange pas, au contraire. Tu vas apprendre à utiliser ta haine sur Korriban, c'est ça qui te rendra puissante. »

Les sanglots de Kira s’atténuèrent légèrement. Elle se mit à réfléchir. Puissante ? Intéressant. Assez puissante pour le tuer un jour, elle espérait. Elle avait peut-être du mal à comprendre dans quoi elle allait être emmenée, mais si c’était là-bas qu’on apprenait à attraper les autres à distance et à tuer d’un seul geste de la main, elle voulait bien jouer le jeu. Très bien.

Elle essuya ses larmes et leva les yeux vers l’homme, puis acquiesça, signe qu’elle acceptait de le suivre de son plein gré. Elle en avait marre de se faire écraser. Si elle tenait vraiment l’occasion de devenir puissante, elle était prête à tout. « Et un jour, c'est lui qui pleurera pour que je l'épargne. » se promit-elle.


« Bien petite, tu as compris comment on fonctionnait. Je sens que tu seras une recrue intéressante.
- ...
- Dis-moi, comment tu t'appelles ?
- ...
- Bon, comme tu le souhaites, tu resteras "petite" dans ce cas. Eh bien, quand tu ne pleures plus, tu n'es pas très bavarde. Tant mieux, je n'ai jamais été doué pour faire la conversation. Suis-moi maintenant. »

Kirai’rendira le suivit, toujours sans rien dire. Elle ne se sentait plus capable de parler normalement, de formuler des mots. Si elle ouvrait la bouche, tout ce qui pourrait en sortir ne serait que sa douleur. Or, là où elle allait, il ne fallait pas montrer ses faiblesses. Elle se plongea donc dans un mutisme dont elle ne savait pas si elle pourrait en sortir un jour.

Le voyage se passa plutôt paisiblement. La Twi’lek passa le trajet à essayer de faire le deuil de sa mère afin d’être plus forte. De temps en temps, l’homme venait pour lui parler de la suite des évènements. Ce qu’il était et ce qu’elle allait devenir, en quoi consistait la Force, le côté obscur et surtout, ce qu’elle devrait traverser avant de pouvoir être nommée apprentie. Au lieu de faire peur à l’enfant, elle n’en fut que plus déterminée. Elle réussirait.

Korriban impressionna Kira. C’était autre chose que Tatooine, avec du sable à perte de vue. En fait, à la seconde où elle est arrivée sur place, elle a haïs sa planète de naissance. Le sable. Les Hutts. Les deux soleils. Le sable. Les maisons rondes. La chaleur. Le sable. Le sang sur le sable. Tout l’écœurait à présent là-bas.


« Et voilà, petite, on est arrivé.
- ... »

L'Académie Sith était impressionnante aussi. Mais la twi’lek s’en fichait. Elle souhaitait juste s'entrainer, encore et encore. Devenir puissante, comme on lui a promis. Le reste n'est pas très important.

Un garçon un peu plus âgée qu’elle, d’une race qu’elle n’avait jamais vu avant, avec la peau aussi rouge que la planète, la sortit de ses pensées

« Tiens, salut toi ! Tu viens d'arriver aussi ? Je m'appelle Hatus. »


Dernière édition par Allys Redmison le Mer 18 Mar - 2:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Dark Pendrova   Dark Pendrova EmptyLun 9 Mar - 21:05


CHAPITRE II
Hatus



« Comment tu t’appelles ?
- »

Kirai’rendira lui adressa un regard vide. « Non, c’est fini maintenant. Je ne parle plus. Je me le suis promis à moi-même. ». Malgré tout, ce garçon était tenace. Depuis les quelques temps qu’elle était à l’académie, il n’arrêtait pas de la suivre partout pour savoir son nom, au plus grand désespoir de la petite twi’lek.

C’était incroyable de s’accrocher de cette façon. Tout ce qui intéressait Kira, c’était l’entrainement et ça se passait bien à ce niveau-là. Ils n’avaient pas besoin qu’elle parle dans cette académie, juste qu’elle obéisse. Et elle n’avait pas besoin de se lier d’amitié avec le premier petit homme rouge qui lui adressait la parole, elle voulait juste devenir plus puissante. « Alors, n’insiste pas, je ne répondrai pas. » pensa-t-elle, irritée.

« Tu m’as entendu ?
- »

« Oui ! Je t’ai entendu ! Mais je ne veux pas te répondre, ça parait si impossible que ça, quelqu’un ne parle pas ? » avait-elle envie de crier dans les oreilles de l’autre. Mais elle se contenta de lever les yeux au ciel pour montrer son exaspération.

« Ouh ouh ! T’es sourde ?
- »

« Non mais il commence à légèrement m’énerver lui ! » La twi’lek serra les poings. Il devrait sérieusement penser à arrêter, sinon, ça allait mal se finir. Pour lui.

Heureusement pour la fillette, le surveillant qui s’occupait du groupe d’Hatus cria sur ce dernier.

« Ne sympathise pas trop avec les autres, Esclave ! Ta première épreuve va commencer et faible comme tu es, qui sait si tu vas revenir ?! Allez, suis-moi, plus vite que ça ! »

« Enfin ! Je vais être débarrassée de lui ! » Ce surveillant est très antipathique à toujours rabaisser les acolytes, mais il pouvait s’avérer utile des fois. Rien qu’à la façon dont il avait fait taire Hatus, la jeune twi’lek se sentait mieux. Avec un peu de chance, l’horrible petit garçon qui la harcelait mourrait pendant l’épreuve.


.


« Une autre bière de Balmorra, plus vite !
- Tout de suite ! »

La serveuse, une jolie femme, attrapa une chope et alla l’apporter à celui qui venait de commander. Ce dernier attrapa sa boisson et donna pour seul remerciement un regard lubrique sur le décolleté de la jeune femme, qui soupira avant de retourner au bar. L’homme, pas découragé pour autant, continua de l’observer sans la moindre gêne, songeant que d’ici la fin de la soirée, il s’arrangerait bien pour avoir une… petite conversation avec elle. Au pire, si elle était vraiment trop farouche, il pourrait toujours se contenter d’une danseuse twi’leks, elles faisaient moins les difficiles en général.

En parlant d’elles, l’homme reporta son attention vers ces dernières, dansant devant lui, tout en buvant sa bière. « Ah, elle est pas belle la vie ? ». Depuis qu’il s’était reconverti dans le crime, il ne regrettait pas une seule seconde son ancien travail. « Général de l’armée impériale, tu parles d’une arnaque ! », on te promet gloire et prestige, et tout ce que tu récoltes au final, c’est de l’ingratitude. Tes échecs te sont reprochés aux centuples et tes victoires sont revendiquées par d’autres. Déserter était vraiment la meilleure chose qu’il ait faite de sa vie.

Une silhouette encapuchonné noire arriva dans la salle, marchant calmement vers l’ancien officier, dans l’indifférence générale, tout le monde étant déjà trop aviné et occupé reluquer les danseuses. Un garde du corps finit par s’apercevoir de l’intrus, mais à peine eu-t-il le temps d’ouvrir la bouche que d’un geste de l'inconnu, le sbire s’écroula, raide mort. La silhouette continua tranquillement son trajet, jusqu’à arriver au milieu de la salle et parla d’une voix assurée.

« Vous n’êtes pas facile à retrouver, Général. »

Comme d’un seul homme, tous se retournèrent vers l’intrus, armes braqués sur lui, le principal intéressé y compris, tournant le dos aux twi’leks qu’il entendit hurler de terreur. La silhouette, nullement impressionné, releva la tête, laissant entrevoir sous sa capuche le bas de son visage, affichant la peau rouge et les excroissances d’un Sith de sang pur, entourant un sourire suffisant.

« A ta place, j’enlèverais ce sourire de mon visage. Je vous connais, les Siths. Tu es quoi ? Apprenti au mieux. Tu penses vraiment pouvoir faire le poids face à nous tous ? Ne te fais pas d’idée, tu n’as aucune chance seul. »

Le bruit caractéristique des sabres lasers bourdonna soudainement dans les oreilles du Général, qui sentit son cou soudainement très vulnérable.

« Qui vous a dit qu’il était seul ? »

Le déserteur comprit, un peu trop tard, à quel point il s’était fait avoir. Comment on était remonté aussi facilement jusqu’à lui, comment son appétit des femmes entrainé sa perte. Il ouvrit la bouche, mais Hatus le coupa brusquement.

« A votre place, j’éviterai de parler. Mon amie Pendrova ici présente est assez contrariée d’avoir dû jouer les danseuses toute la soirée et vous n’aimeriez vraiment pas la voir énervée, sachant qu’elle tient littéralement votre vie entre ses mains. »


.



« Bon, Twi’lek, tu as peut-être réussi une épreuve, mais tu vas devoir encore t’améliorer si tu espères survivre ici.
- »

Mais oui, c’est ça. « Je t’ai entendu parler à l’autre surveillant, je sais que tu es impressionné. » pensa Kira malicieusement. Mais bon, c’était leur philosophie de toujours les critiquer, il fallait bien jouer le jeu. Ça fait un petit moment quand même qu’elle était arrivée, elle avait fini par comprendre comment ça marchait.

Bon, pour être tout à fait honnête, au début, elle avait du mal. Quand le Sith l’a amené, elle pensait que ça n’allait être que de l’entrainement sans se poser de questions. Ce qu’elle n’avait pas prévu était le facteur humain, qui ferait que des enfants allaient être curieux. Ils étaient tous de la chair à canon ici, destiné à s’endurcir ou mourir, quel est l’intérêt d’être ami avec un futur cadavre ? Elle n’arrivait pas à comprendre les autres.

« Eh, la Twi’lek ! T’as survécu toi aussi ? »

« Oh non, pas lui » Kira se frotta les yeux et regarda de nouveau en direction de la voix : peut-être l’avait-elle imaginé tellement cet enfant la rendait dingue. Ça serait trop beau tiens ! Il fallait qu’il ait survécu à son épreuve lui aussi. Le jeune sith s’approcha d’elle, visiblement incapable de comprendre quand il faut s’arrêter.

« T’es drôle, toi ! Pourquoi tu ne parles jamais ?
- »

Sérieusement ? La twi’lek ne prit même pas la peine de lui faire comprendre son exaspération et tourna le dos, repartant en direction de l’académie. Hatus fit d’abord mine de la suivre, mais se rétracta en voyant son surveillant s’approcher de lui.

« Tu as eu de la chance aujourd’hui, Esclave. N’espère pas te sortir de justesse à toutes tes épreuves. »

La twi’lek fit un sourire en coin. Ah, parce qu’en plus, il était mauvais. Tant mieux, il ne l’embêtera plus d’ici peu.


.



« Non, Hatus, tu dois quand même admettre que les deux sabres donne une plus grande liberté de mouvement en combat. »

Pour appuyer son propos, Pendrova agita les bras pour faire mine de découper des ennemis imaginaires autour d’elle.

« Peut-être, si on trouve ça amusant de sauter partout. Tu maîtrises la forme Ataru, moi le Juyo, tu ne peux pas comparer les deux. Par contre, d’un point de vue esthétique, le double sabre est beaucoup plus intimidant.
- Et encombrant, surtout ! Tes attaques n’ont aucune fluidité et ton sabre est si long qu’il te gêne quand tu marches. »

Hatus haussa les épaules, faussement exaspérée face au sourire malicieux que lui décrochait Pendrova.

« Et que dis-tu de ça : là où un simple mouvement rotatif me fait trancher en deux tous les ennemis autours de moi, toi, tu dois t’y reprendre à plusieurs fois pour le même résultat.
- Pas mal, mais au moins, je peux toucher deux personnes en même temps sans pour autant qu’ils soient en ligne droite. Et niveau intimidation, ça se discute qu’un double sabre est plus impressionnant que deux sabres.
- Difficile de trancher là-dessus, on a plus de témoins à interroger. De toute façon, ça fait longtemps que j’ai renoncé à t’inculquer le moindre sens esthétique !
- Comment oses-tu… »

Ce fut au tour d’Hatus de sourire insolemment à Pendrova pendant que celle-ci feignait l’indignation. Soudain, Hatus, se souvenant d’une histoire importante, se leva et fit une révérence exagérée à sa camarade.

« Bon, Apprentie Pendrova, c’était fort agréable, mais le devoir m’appelle. J’ai un artefact à aller chercher pour mon Maître. »

Le visage de cette dernière se ferma à la mention de « Maître ». Soudainement, son regard s’assombrit, devint vague, l’air soudainement fragile et vulnérable. Quelques interminables secondes plus tard, elle retrouva son expression habituelle. Elle se leva de son siège également.

« Oui, tu as raison. Je vais faire de même. »


.



« Tiens, tu es ici toi aussi ?
- »

La twi’lek retint de justesse un cri de rage. Néanmoins, sa colère était si forte que tous les livres holographiques derrière elle volèrent à travers la salle, sans que Hatus ne bouge d'un sourcil, nullement impressionné. Honteuse, la fillette alla les ramasser, se maudissant d’avoir perdu le contrôle à ce point-là. Mais ce garçon la rendait dingue ! Pour une fois qu’elle pensait avoir trouvé un endroit calme, il était là aussi ! Si on ne peut même pas avoir la paix dans une bibliothèque !

« Toujours pas décidée à parler, hein ?
-... »

« Wahou, tu es très perspicace dis-moi ! » songea-t-elle. Mais pourquoi s’acharnait-il à ce point, il ne voyait donc pas que c’était peine perdue ?

« Eh, je veux juste savoir ton nom, je ne te demande pas grand-chose.
- »

« Si, c’est grand-chose pour moi ! Je hais mon nom, je hais mes origines, je hais mon passé ! » aurait-elle voulu crier. Sauf qu’elle ne le fit pas. Personne ne devait savoir ça. Elle se contenta de l’ignorer et de retourner à sa place. Peut-être qu’un jour, il comprendrait.

« Un nom, c’est pas si important. Surtout ici. Personne ne te connait. Tu peux te recréer une identité si tu veux. »

La fillette leva les yeux vers lui, soudainement très intéressée. Elle réfléchit. Se recréer une identité ? Ne plus se soucier du passé ? Intéressant. Ne plus être ce qu’on a été, seulement ce qu’on veut devenir, couper ses anciens liens… Être quelqu’un d’autre. Est-ce que tout cela serait possible rien qu’en changeant de prénom ?

Continuant sur sa lancée, le garçon se pencha vers elle, comme pour dire une confidence.

« J’avais un nom avant d’être ici, tu sais ? Mais c'est pas important. Moi, c’est Hatus. Et toi ? »

Et là, elle ouvrit les yeux sur lui. Elle se rendit compte à quelle point elle s’était trompée sur lui. Et sur elle-même. Et c’est d’une voix rauque, qui n’avait plus été utilisée depuis plusieurs semaines, qu’elle répondit :

« Pendrova. »


Dernière édition par Allys Redmison le Jeu 19 Mar - 0:59, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Dark Pendrova   Dark Pendrova EmptyLun 9 Mar - 21:05


CHAPITRE III
Pendrova



« Inutile que je vous dise pourquoi vous êtes là. »

Les acolytes présents hochèrent la tête en silence. Oui, ils savaient pourquoi ils étaient là. C’était l’épreuve, la dernière, celle qui allait déterminer qui était digne de devenir apprenti parmi leur groupe. Tous avaient l’air grave et déterminé. Ils savaient aussi que beaucoup allait mourir et aucun n’avait l’intention de se laisser faire. Pendrova serrait les poings si fort qu’elle finit par se demander si ces ongles n’allait pas finir incrusté dans sa paume. Aujourd’hui était le jour qu’elle attendait depuis son arrivée sur Korriban : le moment de prouver sa valeur, de se détacher du lot et d’enfin accéder à un niveau supérieur, plus intéressant. Hors de question qu’elle rate.

« Bien. Votre épreuve sera simple. Vous devrez aller chercher une tablette dans le tombeau de Marka Ragnos. Elle devrait se trouver dans l'anti-chambre, vous ne pouvez pas la manquer. »

Le surveillant, considérant visiblement qu’il en avait assez dit, tourna les talons et quitta la salle, laissant les acolytes complètement interloqués. Leurs regards se croisèrent pendant quelques secondes, tous aussi perdus sur le contenu de l’épreuve. Mais une fois ce moment passé, brusquement, ils se rappelèrent qu’il s’agissait d’une compétition et que la camaraderie n’était pas vraiment de mise. Un zabrak, le plus costaud du groupe, fit un rapide calcul et décida qu’il était plus efficace d’éliminer ses adversaires tant qu’ils étaient tous là. Il se jeta sur la plus petite du groupe, se disant qu’il pourrait plus facilement lui briser les os, mais ne rencontra que du vide. La fragile Pendrova avait déjà commencé à courir à toute vitesse loin d’eux. Grognant de dépit, il fit volteface et son poing alla rencontrer la mâchoire d’un autre acolyte, qui émit un bruit sinistre. L’humain, la mâchoire en sang et encore sonné, tenta de se défendre en vain. L’humaine et le rattataki restants, voyant ce spectacle, décidèrent de suivre l’exemple de la twi'lek et s’enfuirent le plus vite possible de l’Académie, se disant qu’ils trouveraient une stratégie efficace pour tuer la brute en temps et en heure.

Pendrova s’en voulait d’avoir fui le combat, mais elle était lucide. Elle savait qu’elle n’était pas encore assez forte pour affronter les autres dans un espace confiné tel que la salle dans laquelle ils étaient. Physiquement, petite et menue comme elle était, elle savait qu’elle ne faisait pas le poids. Son point fort, c’était les acrobaties, l’esquive. Stratégiquement, il était donc bien mieux qu’elle les affronte à l’extérieur. Il faudrait juste qu’elle trouve et élimine les autres un par un.

À l’approche du tombeau de Marka Ragnos, elle en profita s'arrêter de courir et reprendre son souffle. Bon, logiquement, elle avait été la plus rapide à réagir, donc la première. « Bon, avec de la chance, j’ai un peu de temps pour trouver la tablette avant de devoir affronter les autres » soupira-t-elle. Elle serra son sabre d’entrainement contre elle, comme s’il avait le pouvoir de la protéger. C’était son seul rempart contre le monde actuellement. « Allez, c’est parti ! ». Elle se décida à entrer dans la crypte.

« Tiens, tiens, tiens, quelle bonne surprise ! »

Pendrova sursauta, surprise. Elle n’avait pas vu l’humaine s’approcher. Erreur presque fatale. La Twi’lek se maudit intérieurement. Quelle idiote ! « Heureusement que cette stupide acolyte a préféré me lancer une pique avant de m’attaquer, sinon je serai déjà raide morte ! ».

« Tu veux qu’on se batte ou qu’on se trouve une table pour discuter ?
- Tu le prends comme ça ? Dommage pour toi ! »

L’humaine, visiblement très sûre de ses capacités, lança une attaque circulaire que Pendrova évita facilement en se baissant. Elle avait déjà vu la fille à l’entrainement, et s’il y avait bien une personne qu’elle était convaincue de battre facilement, c’était bien elle. Cette dernière combattait de façon très spectaculaire, avec des grands mouvements et de ce fait, laissait de nombreuses ouvertures dans sa garde. Pendrova pouvait facilement esquiver ses coups et rien ne serait plus facile que de lui en porter à son tour.

L’acolyte, visiblement très contrariée d’avoir raté son premier assaut, tenta plusieurs enchaînements, toujours sans grand succès, ce qui ne fit qu’augmenter sa colère, la twi’lek semblant à présent s’amuser avec elle. Elle tenta d’utiliser la Force pour repousser son adversaire, mais son manque d’affinité se fit sentir, son attaque n’ayant fait reculer son opposante que d’un mètre assez péniblement. Pendrova ricana méchamment.

« Tu es vraiment pitoyable. Comment as-tu fait pour survivre aussi longtemps ?
- C’est toi qui est pitoyable, la twi’lek, assez joué ! »

Cette réplique ne fit qu’augmenter l’hilarité de Pendrova, voyant mal comment l’humaine allait pouvoir s’en sortir, quand un mouvement derrière elle la fit se retourner. Et c’est là qu’elle vit un autre acolyte, le rattataki, sortir à toute vitesse du tombeau en portant un objet volumineux serré contre lui. Elle comprit soudainement. Les deux avaient fait une alliance provisoire où l’humaine devait distraire la jeune fille et l'autre en profitait pour récupérer la tablette et à eux deux, ils auraient pu facilement éliminer les acolytes restants. Sauf que les alliances dans ce genre d’épreuve étant évidemment limitées, à présent, il abandonnait l’humaine à son sort. L’humaine ! Pendrova se retourna aussi rapidement qu’elle put, se souvenant soudainement de sa présence dans son dos, juste à temps pour voir se diriger à toute vitesse son sabre vers sa tête. Un réflexe surhumain sauva la twi’lek, qui se décala juste assez pour que la lame traverse son épaule plutôt que son crâne. Serrant les dents au maximum pour s’empêcher de hurler, elle réussit cependant à prononcer d’une voix teintée de rage et de douleur :

« Assez joué, en effet. »

Et elle enfonça son arme dans la poitrine de l’humaine qui la pénétra jusqu’à la garde. Cette dernière émit un gargouillis inaudible, puis s’effondra sur le sol, morte. « Qu’elle était stupide, décidément ». Pendrova retira calmement son sabre du corps, le nettoya le sang dessus et mis son poing de sa bouche pour s’empêcher de trop crier pendant qu’elle retirait celui de son épaule. Ceci fait, elle courut en direction de l’Académie dans l’espoir de rattraper le rattataki et éventuellement, ne pas laisser la vie dans cette épreuve maintenant qu’elle était blessée.

Et devant l’Académie, elle arriva juste à temps pour voir un spectacle très divertissant. Le zabrak, très énervé d’avoir été doublé, venait d’arracher le bras du rattataki dans laquelle il tenait la tablette. Ce dernier s’effondra au sol en hurlant. Sans y prêter la moindre attention, la brute ramassa la tablette, l’essuya un peu, puis, sans crier gare, il écrasa la tête de son adversaire avec son pied. Le bruit du crâne qui éclata retourna l’estomac de Pendrova, mais le zabrak ne semblait pas perturbé outre mesure. Il commença à s’avancer tranquillement vers l’Académie, visiblement sûr de son succès.

Mais la jeune Sith n’allait certainement pas perdre de cette façon. Toutes ces années, elle avait rêvé de ce moment, jamais elle ne laisserai quelqu’un d’autre lui prendre la place qui lui revenait. La douleur à son épaule la lançait perpétuellement, son corps fatiguait de courir d’un point à l’autre de Korriban, mais elle était plus décidée que jamais. Et dans un élan de désespoir, elle se jeta sur son adversaire et projeta avec la Force la tablette qui s’envola quelques mètres plus loin. Ne prenant même pas le temps de regarder son opposant qui hurla qu’il allait la faire souffrir comme jamais, elle se précipita sur l’objet de sa quête. Mais le mastodonte, visiblement très inspiré par ce qu’elle venait de faire, la fit voler de ses mains également.

Et c’est ainsi qu’à l’intérieur même de l’Académie, toutes les personnes présentes ont eu le loisir d’observer deux acolytes successivement récupérer une tablette, la perdre à cause d’une manipulation de l’autre et tenter de la récupérer, tout en se donnant des coups au passage. Le zabrak avait la force physique pour lui et malmenait beaucoup la twi’lek, mais cette dernière était plus rapide et agile, de ce fait, les deux adversaires n’arrivèrent pas à surpasser l’autre. Ce fut un moment très divertissant, tous s’accordèrent à le dire quand ils en reparlaient à ceux qui avaient eu le malheur d’être absent à ce moment-là.

Sauf qu’à force de maltraiter la tablette, ce qui devait arriver arriva. Et, alors que les deux joyeux camarades s’approchaient grandement de la salle où il devait retrouver le surveillant, l’objet fit une chute de trop et émit un "craaaaac" de très mauvais augure. Soudainement refroidi dans leur lutte, le zabrak et la twi’lek regardèrent, horrifiés, cet objet millénaire et unique brisé en deux devant eux. N’ayant pas le temps de décider quoi faire, ils agirent en même temps, sans réfléchir. Ils agrippèrent chacun le morceau le plus proche d’eux et arrivèrent en trombe dans la salle, brandissant fièrement un bout.

« J’ai ramené la tablette ! »

S’exclamèrent-ils en même temps. Le surveillant, assis sur une chaise, au début très calme, écarquilla brusquement les yeux et ouvrit grand la bouche, comme s’il suffoquait. « On dirait un poisson hors de l’eau » songea Pendrova. Finalement, le Sith réussit à reprendre ses esprits, mais eut l’air soudainement très fatigué.

« Je n’ai jamais vu ça en 10 ans de Surveillance. Je crois rêver. Donnez-moi…les morceaux et…partez ! Je vous rappellerai quand on aurait décidé de votre sort. »

Obéissant, les deux acolytes s’exécutèrent, non sans avoir lancé un regard assassin à l’autre avant, puis retournèrent chacun à leurs occupations. Pendrova en profita pour rejoindre Hatus, qui avait passé son épreuve à peu près en même temps qu’elle. La twi’lek porta la main à son épaule, grimaçante. Elle devrait peut-être aller à l’infirmerie avant… Oh, et puis, pas besoin ! Elle finit par trouver Hatus dans le couloir menant à la bibliothèque, sans la moindre égratignure, les mains rouges du sang de ses adversaires.

« Ça s’est bien passé pour toi, on dirait.
- Oui, c’était même trop facile. »

Le sith de sang pur la gratifia d’un sourire sinistre, sourire qu’il referait après chaque bain de sang à l’avenir. Pendrova lui renvoya le même.

« Tu devrais peut-être aller te laver les mains avant de… »

Pendrova n’arriva pas à finir sa phrase, son corps entier flancha brusquement. Elle avait perdu bien trop de sang. Elle évita le déshonneur d’une chute de justesse en s’accrochant à Hatus.

« Ca va ?
- Oui, oui, ça va ! »

Répondit-elle un peu trop brusquement, sous le coup de l’humiliation. « Quelle imbécile je suis ! » songea-t-elle amèrement. Toutes ses années à apprendre à ne jamais montrer de faiblesse pour s’effondrer à cause d’une petite plaie de rien du tout !

« Je vais… Je devrais…. Peut-être… Aller à l’infirmerie. On ne sait jamais… »

Pendrova fit un petit rire nerveux avant de s’écrouler, inconsciente.



« C’est bon, tout va bien, tu es soignée. »

Pendrova ouvrit doucement les yeux puis les referma aussitôt, éblouie. Que s’était-il passé ? Doucement, elle se décida à se redresser, les yeux toujours fermés, ayant pour seul repère la voix d’Hatus.

« Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Tu… Peu importe. Tu es prête pour ton épreuve finale ? »

« Malin Hatus, malin ». Il savait très bien qu’il n’avait pas intérêt de dire à Pendrova qu’elle avait pu se montrer faible devant lui. Mieux valait classer l’évènement, en effet. La twi’lek respira un grand coup, puis retenta d’ouvrir les yeux. Sa vision était un peu trouble, mais peu importe. Elle se leva du lit et étudia les lieux, le temps que sa vision se réadapte. Malgré le flou qui entourait le décor, Pendrova reconnut immédiatement, pour avoir passé plusieurs heures ici. La chambre d’Hatus. Il ne l’avait pas emmené à l’infirmerie. « Je ne pourrai jamais le remercier assez » se dit brièvement la twi’lek avant de chasser cette pensée de sa tête. L’incident était clos, rien n’était arrivé. Elle se retourna vers son ami.

« La dernière épreuve ? Ah ! Tu veux dire, pour nous départager ? Plus que jamais ! »

Pour appuyer ses propos, Pendrova bougea son épaule. Impeccable. La Force faisait des miracles, c’était le moins qu’on puisse dire. Peu importe l’épreuve qui lui était réservée, l'autre brute vivait ses dernières heures.

Pendrova récupéra son sabre d’entrainement et adressa un sobre signe de tête à Hatus en guise de remerciement. Elle ne se sentait pas capable de plus. La gêne de s’être montrée si vulnérable la torturait beaucoup trop.  

Elle arriva en même temps que le Zabrak devant le surveillant, en train de faire les cent pas en marmonnant dans sa barbe, visiblement encore sous le choc de la fin de l’épreuve.

« Vous voilà enfin ! Je vous préviens, votre "exploit" de tout à l’heure n’est pas passé inaperçu, mais pas dans le bon sens du terme. Plusieurs Seigneurs Siths ont d’abord suggéré de vous tuer tous les deux pour servir d’exemple mais heureusement pour vous, un Seigneur a trouvé votre potentiel…intéressant et s’est dit qu’il serait dommage de gâcher cela. »

Le regard de la twi’lek et du zabrak se croisèrent pendant une seconde, confus. Où le surveillant voulait-il en venir avec ce discours ?

« Malgré tout, l’incident ne pouvait pas rester impuni. Alors, il a été déclaré que perdre la moitié serait un prix suffisant. Mais, il fallait bien trouver un moyen de choisir lequel d’entre vous aller mourir. »

Cette fois, les deux acolytes comprirent. Et instinctivement, au même moment, ils portèrent la main sur leurs sabres respectifs.

« Votre dernière épreuve sera donc, exceptionnellement, un duel à mort entre vous deux. Sans utiliser ni la Force ni les sabres. »

Et pour la première fois depuis qu’ils étaient entrés dans la salle, les deux eurent une réaction très différente. Pendrova resta sans voix face à l’annonce, estomaquée, tandis que le zabrak rigola franchement. Ils ne faisaient que confirmer ce que tout le monde pensait : cette épreuve était une mascarade, le seigneur sith avait déjà choisi son apprenti. Le jeune homme faisait facilement 30 centimètres et pesait deux fois plus que sa frêle adversaire. Dans une épreuve de force pure, elle n’avait aucune chance.

« Début de l’épreuve dans vingt minutes, en dehors de l’Académie, soyez prêt et que le meilleur gagne. »

« Quelle blague ! Tu viens d’annoncer le temps qu’il me reste à vivre » songea Pendrova en quittant la salle, très amère. Depuis qu’elle était arrivée à Korriban, elle avait souvent pensé à la mort. Elle était comme une compagne dans la formation de Sith. Elle suivait les pas de chaque Acolyte, chaque Apprenti, chaque Seigneur et même chaque Dark, attendant tranquillement son heure. Une force invisible qui au final, n’épargnait personne. Ce monde était si impitoyable que même vivre encore le lendemain n’était pas une garantie.

Pendrova avait toujours su repousser sa propre Faucheuse, elle était persuadée que si un jour, elle se trouvait face à elle, elle serait assez forte pour lui dire : « pas aujourd’hui ». Mais à présent, devant le fait accompli, elle ne s’en sentait pas capable. Elle sentait dans son dos une silhouette noire faire  « Tic tac, tic tac, plus que dix-neuf minutes à vivre » et elle était impuissante face à ça. Et elle haïssait ça.

« S’il ne te restait plus que vingt minutes à vivre, que ferais-tu ? » Cette question résonna dans sa tête. Dire au revoir à Hatus, le remercier de tout ce qu’il a fait pour elle ? Pas très digne, autant mourir la tête haute. Tuer l’assassin de sa mère ? Ce serait juste signer son arrêt de mort plus rapidement. Les idées traversaient son esprit sans qu’elle n’en retienne aucune.

« Je ferai en sorte de ne pas mourir. » Pendrova marcha d’un air plus décidé vers l’extérieur. Elle n’avait jamais perdu, elle ne perdra pas aujourd’hui. Elle avait encore trop de choses à accomplir.

Le zabrak adressa un sourire sinistre à Pendrova au moment où elle arriva, sûr de sa victoire. La twi’lek ne releva même pas, gardant son visage déterminé. Qu’il fasse le malin, tant qu’il le pouvait. Elle ne savait pas encore comment, mais elle le tuerai.

Ils se mirent tous les deux au milieu de l’arène improvisée par le cercle des Siths curieux de voir le spectacle. Un rond presque parfait, d’environ une vingtaines de mètre de diamètre, estimèrent les deux adversaires. « Bon, au moins, je pourrais facilement esquiver » songea la twi’lek, légèrement soulagée. À présent, il ne manquait plus que le signal de départ.

Le zabrak s’élança vers Pendrova à la seconde même où le surveillant dit le signal. Celle-ci esquiva souplement la charge, sauf que la brute n’avait pas dit son dernier mot. Avec une rapidité surprenant, il attrapa un lekku au vol et le tira de toutes ses forces. Coupée net dans son élan, la twi’lek tomba lourdement, mais aussitôt sur le sol, roula aussi vite qu'elle le put, le plus loin possible du monstre. Une fois assez éloignée, elle se releva et commença à courir le plus loin possible de son adversaire, qui la prit en chasse. Mais elle avait beau être plus rapide, dans une arène, courir en rond n’était jamais la bonne stratégie et Pendrova savait que ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne ruse pour la rattraper. Elle devait anticiper.

Le zabrak, sérieusement fatigué de tourner en rond, se rendit enfin compte qu’il n’avait qu’à couper à travers l’arène pour rattraper cette fichue twi’lek. Il pivota et commença à foncer en ligne droite vers elle. Mais au moment où il l’approchait, elle se mit également à foncer vers lui. Surpris au départ, il ne chercha pas à comprendre et serra ses poings, prêt à décrocher un coup suffisamment puissant pour assommer son adversaire et pouvoir l’étrangler tranquillement sans avoir à courir dans tous les sens. Mais au moment de la collision, il n’affronta que le vide : la twi’lek, au dernier instant, s’était jeté sur le sol et était passé à côté de lui en glissade. Commençant à être sérieusement agacée par ces esquives perpétuelles, le zabrak fit volteface, bien décidée à briser les os de l’insolente, mais à la place, il hurla, les mains sur les yeux.

Pendrova n’eut même pas le temps de savourer sa brève victoire. Elle avait réussi à déstabiliser son opposant en lui jetant du sable sur les yeux, mais savait que ça ne serait que provisoire. Alors, sans perdre de temps, elle se glissa derrière l’adversaire et se jeta sur son dos. Ses jambes prirent en tenaille le torse de l'acolyte, lui assurant une stabilité malgré les secousses, pendant que ses mains lui griffèrent le visage. Cela ne ferait que le ralentir, mais la moindre blessure, même superficielle, était bonne à prendre. Soudain, les ongles de Pendrova rencontrèrent une surface spongieuse et le Zabrak hurla de douleur. Sans même réfléchir, elle enfonça ses doigts encore plus profondément, comprenant qu’il s’agissait des yeux.

A présent fou de rage, son adversaire se laissa tomber sur le dos, espérant écraser la twi’lek au passage. Cette dernière cria à l'instant-même où ils percutèrent le sol, à la plus grande satisfaction du zabrak. Elle essaya de ramper plus loin, sérieusement blessée, mais peine perdue. Au moment où elle croyait être hors de portée, son adversaire se retourna brusquement sur le ventre et lui attrapa la cheville, la ramenant vers lui. Les mains de la twi’lek griffèrent le sol désespérément, mais ne trouvèrent aucune prise. Désespérée, elle commença à bourrer le visage du mastodonte de coups de pied, mais cela ne le fit pas fléchir. Gardant fermement sa prise, il se releva, l’air triomphant, continuant de trainer Pendrova au sol comme une proie qu’il venait de tuer. Puis une fois que cela ne l’amusa plus, il souleva d’un seul bras la jeune twi’lek, qui se retrouvait pendu par une cheville, la tête à trente centimètres du sol, complètement à sa merci. Le zabrak, le visage tâché du sang qui dégoulinait de son œil crevé, adressa un ultime sourire à Pendrova, un sourire signifiant : « J’ai gagné ».

« Je vais te tuer lentement, très lentement, twi’lek. Tu vas payer pour ce que tu m’as fait. »

« Cette fois, c’est la fin » songea Pendrova, paniquée. Elle ne voyait aucun moyen de se sortir de là. Elle s’était battue jusqu’au bout, elle avait essayé, mais le combat était joué d’avance. Impossible de retourner une situation pareille à son avantage. À moins que….

Tous les hommes assistant au combat eurent exactement la même réaction au moment où Pendrova agit, tout en songeant qu’il faudrait refaire les règles de ce genre d'affrontement. Des coups aussi vicieux, ça ne devrait pas être permis. Mais il fallait l’accorder, c’était plutôt efficace. Le zabrak, trop confiant, n’avait rien vu venir et avait lâché Pendrova sur le sol dans la seconde qui suivait. Et tandis que lui mit quelques longues secondes avant de pouvoir à nouveau combattre, la twi’lek se releva immédiatement, prise d’une fureur extrême et se jeta sur le corps gémissant de son adversaire. Mais cette fois, elle ne frappa pas au hasard, non. C’était sa dernière chance de victoire et elle n’allait pas la laisser passer. Elle s’attaqua directement à la gorge du zabrak et lui trancha la jugulaire avec ses ongles. C’était moche, c’était sanglant, mais c’était efficace. La brute se vida de son sang rapidement, suffoquant pendant quelques instants avant de mourir et la twi’lek ne manqua pas un seul instant de son agonie, le regard fixé sans les yeux de son adversaire pendant que la vie s’échappait peu à peu de ce dernier. Et c’est la main encore enfoncé dans sa gorge que Pendrova pu lui souffler avant qu’il ne sombre :

« Pas aujourd’hui »

Une fois sa victoire complètement acquise, la twi’lek se releva doucement et fixa le surveillant du regard. Mais ce ne fut pas lui qui lui adressa la parole, mais un Seigneur Sith à ses côtés.

« Bravo petite, je savais que tu avais du potentiel »

Les yeux de Pendrova se tournèrent vers lui, bien qu’elle sache déjà très bien à qui appartenait cette voix. L’homme qui avait assassiné sa mère. Le surveillant se décida finalement à parler et annonça en désignant successivement la twi’lek, puis l’homme qui venait d’intervenir.

« La gagnante est l’Acolyte Pendrova, elle devient désormais une vraie Sith et l’Apprentie du Seigneur Blail Kun. »


Dernière édition par Allys Redmison le Jeu 19 Mar - 15:21, édité 4 fois
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CHAPITRE IV
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