La Force est un concept abstrait, une puissance omniprésence mystérieuse dans la galaxie et dont l'évocation engendre crainte et fascination. Le peu de connaissances concernant la Force reste problématique, même pour une organisation telle que l'Ordre Jedi. Sa méconnaissance entraîne donc une pléthore de théories, certaines farfelues, d'autres soutenues avec ferveur. Parmi les approches les plus solides, nous retrouvons le concept d'une Force qui serait en réalité une entité pensante, peut-être même une sorte de divinité. D'autres estiment que la Force reste un outil très intéressant mais uniquement destiné à être utilisé et manipulé en fonction des besoins.
I. Définition de la Force :
La Force est divisée en quatre aspects : Le Côté Lumineux, le Côté Obscur, la Force Unifiée et la Force Vivante. Si les deux premiers aspects sont les plus connus, concernant principalement l'engagement moral ou non du pratiquant, les deux autres sont davantage destinés à tenter de définir la "forme" de la Force. En étant concis, le Côté Lumineux représente la manifestation du Bien, de la bienveillance et de la guérison tandis que le Côté Obscur correspond à la peur, la trahison et l'agressivité. Pour les deux autres approches, la Force Unifiée est liée à l'union entre l'espace et le temps tandis que la Force Vivante concerne l'aura dégagée par les êtres vivants.
Néanmoins, si la Force semble divisée en quatre aspects majeurs, il est important de souligner qu'ils s'entrecroisent, les délimitations entre chaque catégorie étant plus floues qu'on ne le pense. La Force existant dans chaque forme de vie, sa manifestation dépend en grande partie des émotions émises par son utilisateur. Ceci n'empêche pas les Sith de croire que le Côté Obscur est l'aspect le plus intéressant et le plus fort. Le Côté Obscur donne l'impression de puissance car il s'agit surtout de se laisser aller à des émotions primaires. Comme indiqué plus haut, quelques philosophes ont émis l'hypothèse présentant la Force comme un dieu. Cette théorie n'est pas si farfelue puisque l'un des arguments les plus importants pour ses défenseurs reste la conception d'Anakin Skywalker.
Cette énergie a beau être liée à tous les êtres vivants de la galaxie, rares sont ceux pouvant avoir une incidence dessus au point de pouvoir utiliser sa puissance pour développer des pouvoirs. Ces individus sont considérés comme sensibles à la Force et leurs talents sont activement recherchés par les Ordres Jedi et Sith. En effet, être sensible à la Force dépend du taux de présence dans le sang de midi-chloriens. Plus grand est ce taux, plus puissante est la personne. Cependant, d'autres êtres, d'autres cultures extraterrestres peuvent être affectés ou affecter la Force comme les Ysalamiris, qui sont capables de repousser la Force et de créer une bulle dans laquelle cette dernière n'a aucun effet. Inversement, les prédateurs Vornskrs, également natifs de Myrkr, ont développé leurs sens pour détecter la Force comme d'autres animaux détectent des sons, des odeurs ou des mouvements.
2. La Force : le Côté Lumineux, la philosophie Jedi orthodoxe
Lorsqu'on parle du Côté Lumineux de la Force, cela évoque tous les idéaux du Bien, comprenant notamment la bienveillance, l'assistance et la préservation. Un disciple du Côté Lumineux s'emploiera à vivre en harmonie, voire en symbiose, avec ce qui l'entoure, n'intervenant sur son environnement qu'avec sagesse et logique, plutôt qu'avec exacerbation et jugement précipité. Et dans un souci de parvenir à un état d'harmonie complet, les pratiquants méditaient souvent et longtemps afin de se vider de toute émotion ou sensation et de parvenir au cœur des choses, tout en bannissant autant que possible les émotions trop vives comme la peur ou la haine, émotions considérées comme le Côté Obscur de la Force. Néanmoins, toutes les émotions n'étaient pas considérées comme néfastes pour l'individu ou son entourage ; ainsi, certaines émotions positives comme la compassion ou le courage étaient admises comme des sensations permettant de consolider son lien avec le Côté Lumineux, et d'avoir également une plus grande clairvoyance morale.
De nombreux groupes théologiques ou philosophiques se sont basés sur ce concept du Côté Lumineux de la Force et de tous les bienfaits qu'on pouvait en retirer. Le plus important de ces groupes était l'Ordre Jedi, dont les membres étaient de véritables défenseurs de la paix dans la galaxie. Les Jedi se rendaient bien compte du danger que représentait le Côté Obscur ; pour les Jedi, le Côté Obscur était un sombre entrelacement de toutes les émotions négatives d'un être vivant. C'était une véritable corruption de la pureté de la Force. Ainsi, le Côté Obscur fut banni de l'Ordre Jedi, considéré comme étant du domaine des Sith, leurs ennemis naturels. Les Jedi retranscriront leurs idéaux au travers d'une loi qui a traversé les millénaires : le Code Jedi.
La Force a joué un rôle non-négligeable dans l'utilisation du sabre laser, l'arme des Jedi. Sans l'utilisation de la Force, de nombreux Jedi auraient été blessés ou tués lors d'entraînements ou pendant des missions périlleuses. Avec une haute maîtrise du sabre et de la Force, les Jedi pouvaient stopper un tir de blaster avec la lame, le dévier ou encore le renvoyer. Toutefois, certains considéraient le rôle des Jedi et l'emploi du sabre comme contraire aux vrais principes du Côté Lumineux. Ces personnes voyaient dans l'évolution du rôle de l'Ordre Jedi comme un flirt dangereux avec la ligne rouge menant vers le Côté Obscur.
Le but final de l'Ordre Jedi était de maintenir l'équilibre de la Force. Ainsi, l'objectif primordial pour réaliser ce dessein était de détruire définitivement les Sith afin de faire du Côté Obscur une simple relique du passé, tombant peu à peu dans l'oubli. Les émotions passionnelles étaient vues d'un œil suspicieux. Les Jedi en avaient peur car ces sentiments pouvaient perturber et déséquilibrer leur foi et leurs convictions. Étrangement, l'amour était sans doute le sentiment que les Jedi et les Sith évitaient le plus. Les Jedi préféraient élargir leur amour à tous, en étant bienfaisants, en se sacrifiant pour son prochain, en préservant chaque forme de vie plutôt que de le focaliser pour une seule personne. Pour les Sith, c'était la peur inverse : ils estimaient qu'en cédant à l'amour, ils permettraient à d'autres sentiments de s'engager dans la brèche et d'affaiblir peu à peu leur puissance en les éloignant du Côté Obscur.
Ainsi, ironiquement, les Jedi pensaient que l'amour faisait passer un Jedi du Côté Lumineux au Côté Obscur tandis que les Sith croyaient l'inverse. L'exemple le plus évocateur reste le parcours tumultueux d'Anakin Skywalker, qui céda au Côté Obscur par l'amour qu'il portait à sa bien-aimée, mais revint finalement vers le Côté Lumineux par l'amour qu'il vouait à ses enfants. De nombreux Jedi étaient partisans de la vision d'une Force Unifiée, concentrée sur une vision d'ensemble entre le passé, le présent et le futur. De plus, les visions prémonitoires étaient particulièrement importantes parmi les Jedi les plus conservateurs, ignorants la théorie de la Force Vivante. Cette dernière estimait qu'il fallait vivre pour le moment présent et se fier à ses premiers instincts. Cette théorie est peut-être celle qui a permis de sauver l'Ordre Jedi de l'Empire Galactique, certains Jedi sentant l'émergence d'une menace incomparable alors que les Jedi plus traditionnels se perdaient en conjectures à force de regarder l'avenir.
3. La Force : le Côté Obscur, la philosophie Sith
Le Côté Obscur de la Force est la manifestation de la peur, de la haine, de l'agression et de la méchanceté envers toutes les créatures vivantes. Un adepte du Côté Obscur n'aura de cesse de développer sa relation avec le Côté Obscur dans le seul but d'augmenter son propre pouvoir… et à terme détruire ou dominer tous ceux qui s'opposeraient à lui. Le Côté Obscur est donc totalement centré sur le manipulateur de ce pouvoir. Il ne l'utilise pas pour les autres, il l'utilise contre les autres. La manipulation d'émotions négatives provoque une forte dépendance à cette puissance et l'utilisateur en est altéré. C'est l'une des grandes différences avec le Côté Lumineux : si ce dernier respecte l'intégrité et la pureté, le Côté Obscur rend dépendant et altère la personne sensible à la Force.
De manière courante, on associe ce Côté avec les Sith. Ces derniers sont réputés pour être tout particulièrement immoraux et tout aussi dangereux, puisque n'utilisant ce grand pouvoir strictement que pour eux-mêmes. Certains d'entre eux eurent par ailleurs de nombreux disciples. Ainsi, Dark Sidious enseigna à trois disciples : Dark Maul, Dark Tyranus et Dark Vador. Tandis que l'Ordre Jedi expliquait que la peur, la colère, la déception, l'attachement ou la trahison étaient des sentiments menant inévitablement à la destruction de l'être, l'Ordre Sith adoptait une philosophie différente, expliquant que des émotions fortes permettaient réactivité, puissance et vivacité. Finalement, l'Ordre Sith estimait qu'il ne fallait pas brider ses capacités en excuses : "Si tu as le pouvoir d'avoir quelque chose, prends-le." Cette phrase pourrait être le message en filigrane de la pensée Sith et donnait une légitimité à leurs actes.
Le chemin du Côté Obscur était le meilleur moyen de se corrompre physiquement et mentalement. C'était un cercle vicieux, comme une drogue : plus l'adepte s'en servait, plus il en avait besoin et voulait augmenter sa relation avec le Côté Obscur. Mais une énergie trop brute pouvait altérer sérieusement un individu, jusqu'à le déformer. C'est ce qui arriva au Chancelier Palpatine. Une des caractéristiques bien connues d'un utilisateur usant trop souvent du Côté Obscur est la transformation progressive de l'iris en un jaune ardent maladif. Et parfois, cette déformation affectait aussi une couleur de peau, grisée. Beaucoup de relations ténébreuses étaient également instables. La relation de proximité Maître-Elève permettant une formation rigoureuse et un binôme performant fut récupérée par l'idéologie Sith et le rapport entre les deux individus altérés.
Si généralement les premières années d'instruction se passent bien, par la suite l'apprenti Sith commencera à vouloir remplir ses propres objectifs et méditera sur sa propre voie, créant les futurs germes d'un complot contre son Maître afin de prendre sa place. Mais le Maître Sith n'est pas dupe et surtout, n'est pas désarmé ; imprudent est l'apprenti qui pense pouvoir se retourner aussi aisément sans subir le courroux de son précepteur. C'est peut être l'une des motivations qui poussa Dark Sidious à tuer son Maître Dark Plagueis dans son sommeil. La plupart des apprentissages se finissaient lorsque l'un des deux tuait l'autre et chaque fois que de nombreux manipulateurs du Côté Obscur émergeaient de la galaxie, leur structure s'effondrait aussitôt en raison de leur nature instable et de leur soif de pouvoir qui les poussait au fratricide. Sous l'Empire, la règle ne changea pas. S'il n'y avait pas de Jedi à affronter, les Sith finissaient toujours par se faire face et à s'autodétruire.
Le Seigneur Sith Dark Bane considérait que la Force était un pouvoir fini, idéalement limitée pour l'utilisation d'un seul Sith. Il élimina l'enseignement collectif et établi un règlement afin de concentrer le Côté Obscur dans deux individus : le Maître Sith et son apprenti. Cette tradition est encore utilisée dans l'Ordre Sith, si bien que pendant longtemps, l'Ordre Jedi a cru que leurs rivaux naturels avaient fini par disparaître. Or, avec le retour sur le devant de la scène de Dark Sidious et de ses disciples (Dark Maul, Dark Tyranus et Dark Vador), l'organisation millénaire a pris conscience de la pérennité du Côté Obscur. Toutefois, après la mort de l'Empereur et de son disciple à Endor, l'enseignement Sith, et donc la tradition du Côté Obscur, a été plus ou moins chamboulée. Il a fallu attendre la fin de l'Invasion Yuuzhan Vong et l'avènement d'un Nouvel Ordre Sith avec Dark Krayt à sa tête pour que la philosophie Sith fasse sa résurgence.
4. La Force : la Force Unifiée et le Potentium
La Force est un concept si vaste et compliqué que, malgré des millénaires de méditation, d'expériences et de réflexions, ni les Sith ni les Jedi ne parvinrent jamais à la définir. Il semble que personne n'ait été, ne soit et ne sera capable d'en cerner parfaitement la nature. Plusieurs concepts majeurs tranchèrent toutefois et se généralisèrent au sein des Jedi et des adeptes de la Force. Deux de ces philosophies furent particulièrement développées dans l'Ordre Jedi et son successeur, le Nouvel Ordre Jedi.
I. La Force Unifiée.La définition de la Force qui était enseignée en majorité dans l'Ordre Jedi était celle de la Force Unifiée, aussi appelée Force Unificatrice. Plus qu'une philosophie, il s'agissait d'une manière de concevoir la Force. D'après les théoriciens Jedi, parmi lesquels le Prophète Sabla-Mandibu qui le consigna dans un manuel, elle se manifestait au travers des êtres vivants tout en englobant à la fois l'espace et le temps qui se trouvaient ainsi liés. Le Côté Obscur et le Côté Lumineux se trouvaient naturellement en équilibre, bien que parfois l'un des aspects de la Force dominait l'autre à cause des actes de leurs utilisateurs.
Si les manifestations physiques de la Force étaient considérées comme relevant de la Force Vivante, son omniprésence était la caractéristique de la Force Unificatrice ainsi que la source de la volonté de la Force. Dans les derniers temps de l'Ancienne République, l'Ordre Jedi négligeait la Force Vivante au profit de la contemplation et la méditation qui permettaient, grâce à la nature même de la Force, de déchirer le voile de l'avenir. Pourtant, celui-ci était toujours mystérieux et d'autant plus qu'une manipulation des Sith avait permis la ré-émergence du Côté Obscur. De plus, accéder à une vision de l'avenir grâce à la Force Unificatrice demandait de se mettre en état de méditation ascendante, en totale harmonie avec la Force. Par ailleurs, l'état d'esprit nécessaire semblait relativement proche du sommeil dans lequel des rêves de Force, des visions, peuvent survenir chez certaines personnes sensibles à la Force.
L'objectif était de connaître le destin en naviguant dans la diversité des futurs probables, afin de maintenir l'équilibre dans la galaxie. Cependant, cette approche avait ses inconvénients car l'interprétation des visions du futur n'étaient pas toujours aisée. L'un des exemples les plus fameux fut le basculement d'Anakin Skywalker vers le Côté Obscur pour sauver sa femme d'un décès qu'il croyait certain, provoquant ainsi sa mort et donc l'avenir tant redouté. Cependant, la Force Unifiée, englobant à la fois le temps et l'espace, permettait de voir d'autres lieux et intervenait certainement dans la navigation assistée de la Force. Elle était également à la source des pouvoirs agissant sur la mémoire, comme la psychométrie.
Cette description de la Force était par ailleurs la plus proche de celle adoptée par les Moines Aing-Tii, qui pouvaient voyager dans le temps et l'espace de manière instantanée. Au sein de l'Ordre Jedi, certains étaient plus en phase avec cette facette de la Force que leurs condisciples et accédaient plus aisément aux mystères de l'avenir. Ils constituaient le groupe des Prophètes Jedi au sein des Jedi Consulaires et archivaient leurs prédictions parmi lesquelles celle de l'Élu semble-t-il. Ils ne purent anticiper la chute de la République mais ce concept de la Force survécut jusqu'au Nouvel Ordre Jedi qui insistait sur sa nature ubiquitaire et dont un nombre surprenant de membres parvint à avoir des visions du futur.
Si la plupart des Jedi de l'Ancienne République se contentèrent de cette philosophie, certains ne s'en satisfirent pas et travaillèrent à étudier la Force en profondeur pour mieux parvenir à la définir. Quelques uns optèrent pour la voie exclusive de la Force Vivante, à l'exemple de Qui-Gon Jinn qui y voyait l'essence du Jedi, mais une autre définition émergea qui causa un grand remous au sein des défenseurs de l'Ancienne République.
II. Le Potentium.A force d'études et de méditations, des Jedi découvrirent une chose essentielle sur la Force, capable de révolutionner l'Ordre Jedi : le Côté Obscur n'existait pas. Pour ces Jedi, la nature n'était pas à l'origine mauvaise mais la Force était une énergie totalement pure et bénéfique, non polluée par un quelconque aspect corrompu. Il fut prouvé par la suite que cette découverte était fausse mais certains Jedi en continuèrent l'étude en dépit des risques de sombrer du Côté Obscur. Ces Relativistes existèrent pendant des siècles en étant considérés comme des rebelles à recadrer mais leur idée que le Mal prenait naissance dans l'esprit des êtres vivants au lieu de la Force fit son chemin.
L'un d'entre eux, Leor Hal fonda la philosophie du Potentium avant la fin de l'Ancienne République. Son concept s'opposa à celui de la Force Unifiée mais eut toutefois des adeptes. Selon eux, la Force était un vaste champ d'énergie vitale entièrement tourné vers le Bien, et ce champ fut appelé Potentium et ne devait pas être contenu par un quelconque dogme. Cette idée fut rejetée par les Maîtres Jedi qui craignaient de ne plus être utiles et redoutaient que nombre d'entre eux sombrent du Côté Obscur en croyant agir correctement sous prétexte que le Mal n'était qu'une question d'intention.
Tous les adeptes du Potentium furent finalement renvoyés du Temple ou le quittèrent d'eux-mêmes. Il semblerait également que certains des premiers d'entre eux sombrèrent également du Côté Obscur de la Force. Quant à Leor Hal, il devint Magister de Zonama Sekot et enseigna à la planète vivante sa vision de la Force après avoir été expulsé de l'Ordre Jedi en 132 avant la Bataille de Yavin. Pourtant son dogme survécut au sein de l'Ordre Jedi, notamment à travers une étude du Maître Jedi Asli Krimsan.
Bien des années plus tard, Vergere utilisa les préceptes du Potentium à son avantage pour manipuler Jacen Solo, alors captif des Yuuzhan Vong. Elle prétendit que le Côté Obscur n'existait pas et était en réalité la Force à l'état brut. D'après ses enseignements, le mal résidait en chacun, dans les émotions non contrôlées. Non contrôlées mais pas contenue. La clef consistait en la compréhension de la source des émotions, pour ne pas atteindre l'aveuglement par la colère ou l'affection mais pour libérer toutefois l'étendu du potentiel de la personne. C'est ainsi que Jacen Solo parvint à utiliser la Force pleine et entière dans son combat contre Onimi pendant la reconquête de Coruscant, devenant le Jedi le plus puissant de tous les temps pour un bref instant.
Cependant, ceci provoqua une méfiance supplémentaire à l'égard de cette philosophie car on supposa qu'il s'agissait d'un plan des Sith pour détruire les Jedi de l'intérieur en manipulant Leor Hal dans son étude de la Force. Ce qui n'empêcha pas le Nouvel Ordre Jedi de choisir cette philosophie au sortir de la Guerre des Yuuzhan Vong avant d'y renoncer par la suite, comprenant que la fin ne justifiait pas les moyens.
5. La Force : la Force Vivante
La Force Vivante tranche avec l'aspect manichéen du Côté Clair et du Côté Obscur. En effet, elle n'a pas spécifiquement pour objet de se positionner face au bien ou au mal mais plutôt d'analyser la relation complexe et encore mystérieuse entre les êtres vivants et cette source d'énergie. Pourtant, l'étude du concept de Force Vivante fut assez minoritaire et discréditée au sein de l'Ordre Jedi ; cette dernière enseignait plutôt la philosophie de la Force Unificatrice, c'est-à-dire la contemplation de la Force afin de saisir l'avenir. Ainsi, par leurs natures même, ces deux philosophies étaient antagonistes, ce qui entraîna un clivage assez marqué entre partisans et opposants de ces croyances.
Néanmoins, plusieurs Jedi avaient tout de même embrassé cette idéologie de Force Vivante, même s'ils allaient à contre-courant de l'enseignement classique Jedi. Ils jugeaient bien plus pragmatique et réaliste de saisir le moment présent grâce à l'instinct et la sensibilité, plutôt que de se perdre dans les méandres des futurs possibles à la recherche d'un destin à accomplir. Qui-Gon Jinn en était l'un des plus grands représentants, et saisissait la moindre occasion pour l'enseigner en douceur à ses disciples, Obi-Wan Kenobi ou Anakin Skywalker.
Présente dans la quasi-totalité des créatures vivantes localisées dans la galaxie, la Force Vivante permet aux êtres qui y sont sensibles de connaître la constitution d'une autre créature. En effet, un organisme malade, blessé ou à l'article de la mort dégagera moins d'énergie alors qu'une personne en bonne santé sera davantage présente dans la Force, exception faite des Yuuzhan Vong. Apparemment, ce sont les seules créatures connues pouvant vivre en dehors de la Force. Cette espèce est néanmoins particulière puisqu'elle n'est pas issue de la galaxie mais d'au-delà.
Il est intéressant de noter qu'à l'arrivée de Luke Skywalker sur Dagobah afin de suivre l'enseignement de Yoda, ce dernier lui enseigna davantage les préceptes de la Force Vivante, délaissant la Force Unificatrice qui était pourtant l'un des dogmes majeurs de l'Ordre Jedi. Peut-être que Yoda cherchait à faire revenir les Jedi vers plus de spontanéité, vers plus de naturel…
6. La Force : les autres concepts de la Force
Parmi les nombreux mystères de la galaxie, certains firent l'objet de siècles voire de millénaires d'étude, à l'instar de la station Centerpoint ou des pyramides des Sharu. Pourtant, bien peu furent analysés aussi profondément et aussi longtemps que la Force, ce champ d'énergie qui relie toute vie. Pourtant, si le concept porté par les Ordres Jedi et Sith, et leurs écoles parallèles, était communément admis, d'autres groupements proposèrent leur propre définition. Ces philosophies étaient parfois considérées comme une autre manière d'expliquer la Force par leurs adeptes, ou plus rarement comme une entité différente bien qu'il fut généralement démontré par les Jedi qu'il s'agissait en réalité de la Force comprise de façon alternative. Ce qui suit est un panorama non exhaustif des principales philosophies alternatives de la Force en excluant les cultures qui se sont contentées de lui donner un autre nom.
I. Ashla et Bogan, les ancêtres.Dans les premiers temps de l'Ancienne République, environ vingt-cinq millénaires avant l'avènement de l'Empire de Palpatine, les prophètes de Tython découvrirent l'existence d'un mystérieux champ d'énergie. Ils la nommèrent Ashla et devinrent une sorte d'ordre de mages qui étudièrent cette énergie et les capacités qu'il était possible d'obtenir en l'utilisant.
Pour ces êtres, Ashla était une source d'énergie exclusivement positive présente sur Tython, qui nourrissait la sagesse et le corps. En s'enrichissant des adeptes d'autres cultes similaires, les sages de Tython découvrirent l'omniprésence d'Ashla à travers la galaxie et enrichirent leur connaissance à son sujet. Ils établirent l'existence d'un champ négatif équivalent, appelé Bogan, qui incarnait le chaos et la destruction à l'opposé de la vie et l'harmonie d'Ashla. A l'époque de Xendor, les tenants du Bogan pensaient que cette puissance symbolisait la vitalité, les réactions instinctives, et pouvait donc conduire à l'amour aussi facilement qu'à la haine.
Au fil des générations, les adeptes d'Ashla et Bogan affinèrent leur connaissance de ces champs d'énergie. Ce savoir conduisit à la définition moderne de la Force, du Côté Lumineux et du Côté Obscur, bien que certains aspects tels que la Force Vivante ou la Force Unifiée furent largement débattues au fil des millénaires. Ces débats amenèrent parfois à de véritables conflits, comme les Guerres de la Force, et conduisirent à la création de l'Ordre Jedi qui popularisa sa vision de ce champ d'énergie.
II. L'Obscurité des Sorciers de Rhand. Les Sorciers de Rhand constituaient une tradition relativement secrète et recluse, retirée au sein des Régions Inconnues. Sinistres, ils considéraient le concept de la Force comme inepte et vain. A leurs yeux, la seule réalité de l'existence résidait dans sa vocation à disparaître. Par conséquent, la vie n'est que provisoire et le pouvoir est issu de la destruction.
Les Sorciers de Rhand appelaient cette source de puissance l'Obscurité. Cette énergie néfaste leur permettait de connaître l'avenir, dans une certaine mesure, en déterminant l'impact de leurs actions sur le futur. Elle pouvait également être canalisée pour mener à la destruction, en accélérant le vieillissement des ennemis par exemple, ou manipuler des esprits en combinant le pouvoir de l'Obscurité avec des pierres spécifiques.
Selon cette philosophie, le concept même d'un Côté Lumineux et d'un Côté Obscur confine à l'absurde et l'Obscurité, liée à l'entropie, ne possède aucun point commun avec la Force créée par les êtres vivants. Les enseignements des Sorciers de Rhand furent toutefois attractifs pour les tenants du Côté Obscur et s'avérèrent être une compréhension particulièrement sombre de la Force.
III. Le Courant Blanc des Fallanassis.Découvertes par Luke Skywalker à l'époque de la crise opposant la Nouvelle République aux Yevethas, les Fallanassis se considéraient comme les adeptes du Courant Blanc. Ce fameux courant, s'il était une émanation de la Force comme le comprit le fondateur du Nouvel Ordre Jedi, ne nécessitait pas une sensibilité à la Force telle celle répandue ordinairement parmi les Jedi.
Selon les Fallanassis, le Courant Blanc devait être suivi et non manipulé, ce qui nécessitait de demeurer dans la lumière et s'agrémentait d'une philosophie pacifiste. Elles pouvaient toutefois s'en servir pour influencer les esprits voire la matière dans certaines limites. Là où beaucoup considérait la Force comme une source de pouvoir, le Courant Blanc avait vocation à mener vers la paix. Mais il permettait notamment de créer des illusions particulièrement réalistes ainsi que d'écrire, faute de terme plus approprié, au cœur de la matière afin de laisser des messages visibles uniquement par les adeptes.
Selon les Fallanassis, le Courant Blanc devait les guider vers leur destin à la seule condition le laisser les immerger, sans chercher à interroger ce flux d'énergie comme le faisaient les Jedi en pouvant toutefois être lu. Plus précisément, le Courant les menait là où leur intervention était nécessaire pour soulager les maux, nullement pour combattre mais pour aider, comme elles le firent sur J't'p'tan lors de la Purge des Yevethas. Il semblait, d'une manière générale, que la philosophie des Fallanassis ôtait toute notion de volonté à leur définition de la Force
Cependant, la nature positive du Courant pouvait être perturbée par le chaos et la mort, brouillant ce qui avait été réalisé grâce à lui, ce qui fut probablement à l'origine du pacifisme des Fallanassis. Dans de telles circonstances, l'immersion en son sein devenait difficile voire impossible. De manière plus brutale, les êtres vivants étaient également repérables dans le Courant par les remous qu'ils y formaient, alors que les Jedi se concentraient sur la recherche d'une étincelle de conscience. A l'inverse, un abandon total au Courant permettait de s'y effacer complètement, de disparaître physiquement à volonté.
IV. La magie des Sorcières de Dathomir.Après l'éradication des Jedi par Palpatine, l'une des cultures d'utilisateurs de la Force les plus importantes était celle des Sorcières de Dathomir. Bien que descendantes d'une Jedi, Allya, elles avaient oublié ce qu'était la Force et considéraient leurs pouvoirs comme de la magie. L'utilisation de cette magie s'effectuait par le biais d'incantations et devait se conformer au Livre de la Loi rédigé par Allya. Les Sorcières se devaient d'user de leur puissance avec discernement, pour le bien commun.
Selon leur croyance, la magie n'était la source d'un pouvoir accessible qu'aux femmes à l'exception des "Jai", déformation du mot Jedi désignant des guerriers invincibles protégés de la mort par la nature elle-même. Cependant, quel que soit le sexe de son utilisateur, la magie nécessitait de connaître les mots appropriés pour manier sa puissance. Par ailleurs, la mauvaise magie était proscrite et considérée comme un fléau, en particulier avec l'essor des Sœurs de la Nuit, bien qu'elles se mirent jamais d'accord sur la définition du mal avant l'arrivée de Luke Skywalker sur leur monde.
V. Le chamanisme des Sœurs de la Nuit.Originaires de la même planète et descendantes d'Allya également, les Sœurs de la Nuit avaient un regard différent sur leur magie dont les aspects furent retranscrits par Talzin. Ses témoignages permirent d'accumuler une connaissance précise de leur culture et notamment de leur chamanisme. En effet, ces adeptes du Côté Obscur, bien qu'elles ne se considèrent pas comme telles, usait non seulement de leurs incantations mais également d'un pouvoir chamanique, c'est-à-dire obtenu grâce aux esprits.
Ces esprits étaient pour elles les hôtes du corps auquel ils survivaient dans un autre plan et leurs pouvoirs pouvaient être utilisés afin de lancer des sorts, améliorer ses aptitudes physiques ou créer des armes et talismans puissants. Avertie du concept de la Force, elles trouvaient cette dichotomie de la lumière contre l'obscurité erronée et pensaient que leurs pouvoirs provenaient des Divinités Jumelles du Royaume de l'Esprit.
Ces esprits divins étaient incarnés par la Déesse Ailée et le Dieu Vorace, respectivement un aigle blanc et une gargouille noire, équivalents du Côté Lumineux et du Côté Obscur. Selon la tradition des Sœurs de la Nuit, la Déesse Ailée permet d'utiliser les sorts ou même d'exercer des pouvoirs rares comme la divination, la guérison ou la manipulation des totems, technique similaire au vaudou d'une galaxie distante. La fonction de cette divinité était de maîtriser la fertilité et la croissance, tandis que son homologue présidait à la virilité et la chasse.
Le Dieu Vorace était associé au monde animal, et aux signes de violence en tête desquels le sang par lequel s'effectuait la communion avec cette entité au cours des repas et combats. La tradition le considérait comme détenteur d'une puissance énorme à l'origine des stigmates des Sœurs de la Nuit. En tant que dieu de la chasse, toutes les capacités découlant de cette activité étaient censées provenir du Dieu Vorace, telles que la piste de sang.
VI. L'inattendu panthéon des Yuuzhan Vong.Bien qu'absents au sein de la Force ou du moins de la Force telle que la connaissaient les Jedi, les Yuuzhan Vong y avaient été présents à une époque. Suite à un conflit avec une civilisation artificielle, ils devinrent la race de guerriers qui déferla sur la galaxie et furent coupés de la Force par Yuuzhan'tar, leur monde originel.
Les éclaircissements apportés par Harrar, Sekot et Luke Skywalker sur leur passé démontrèrent qu'ils inventèrent leur Panthéon dans l'espoir de remplacer ce qu'ils avaient perdu. Ainsi, leurs différentes divinités représentaient autant de facettes de la personnalité de leur planète et nombreux furent ceux qui postulèrent que l'âme de Yun-Yuuzhan, le créateur, n'était autre que la Force omniprésente dont se servaient les Jedi. Ironiquement, l'athée Nom Anor s'approcha de cette vérité lorsqu'il manipula les hérétiques sous l'identité de Yu'shaa pour renverser Shimrra.
Par le biais de leur panthéon sanguinaire, agrémenté tardivement de Yun-Yammka le Massacreur, et de la douleur provoquée par leurs rituels, ils cherchaient à retrouver la symbiose originelle dont les avait privé Yuuzhan'tar. Au fil du conflit, l'idée se répandit dans les castes les plus modestes que les Jedi étaient les rédempteurs des Yuuzhan Vong et leur panthéon s'enrichit par la suite d'un géant chargé d'empêcher les morts de troubler les vivants, le Ganner.
VII. L'approche des Moines Aing-tiis. Ordre religieux extrêmement mystérieux, les Moines Aing-tiis vivaient au cœur de la Faille de Kathol, une région de la galaxie dangereuse et inexplorée où ils vouaient un culte à Ceux qui habitent derrière le voile et étudiaient leur version de la Force. Accessible à un individu insensible à l'énergie exploitée par les Jedi, leur philosophie éliminait toute notion de bon ou mauvais côté, au profit d'une vision décrite par Jorj Car'das comme un arc-en-ciel.
Aux yeux de ces créatures étranges, ce champ généralement décrit comme la Force était un simple élément de la nature qu'il convenait de respecter et ne pas utiliser. Ils se considéraient comme guidés par cette puissance, non par une volonté qui aurait un plan, mais plutôt à l'image d'un fleuve. Selon cette idée, ils étaient comme des troncs flottants, suivant le courant sans savoir où le voyage devait précisément aller. Le futur était par conséquent fluctuant, décourageant le concept même de prophétie au sein de leur peuple. Pour la même raison, ils pensaient impossible de modifier le temps, que les choses reprendraient leur place d'une manière ou d'une autre, comme l'eau finit un jour par s'affranchir des barrages pour couler.
L'un des aspects les plus importants de leur définition de la Force demeurait le fait que les Aing-tiis rejetaient l'idée des Côtés Obscur et Lumineux, considérant que ce vaste champ d'énergie était composé d'une large palette de nuance, résumée en un arc-en-ciel. Selon eux, cette puissance, qu'ils en virent à appeler la Force pour converser avec les autres peuples, appartenait à leurs divinités, Ceux qui habitent derrière le voile. Pour cette raison, il ne leur revenait pas de l'employer avec la même liberté que les Jedi.
Une autre particularité séparait leur vision de celle, plus classique, de la Force. Non contente d'embrasser toutes les nuances entre le Bien et le Mal, cette énergie englobait, selon eux, l'ensemble de la matière de manière variable. Ainsi, des objets pouvaient être créés à partir de ce pouvoir, pas uniquement des êtres vivants, et des individus non sensibles à la Force standard pouvaient le manipuler.